Bulletin 66 mai 2020 - L’économie du salut est en grand danger !
Article Index |
---|
Bulletin 66 mai 2020 |
La transparence : de la banalité à l’idéologie |
L’économie du salut est en grand danger ! |
Docteur-dogme |
All Pages |
Marc Scheerens
D’après un correspondant bien informé de source sûre, un grand conseil, un sanhédrin céleste, s’est réuni en urgence pour décider de priorités à appliquer.
En effet, ces dernières heures, le pic des arrivages aux portes du purgatoire dépasse les possibilités d’accueil. Faudrait-il ouvrir une nouvelle salle d’attente pour ces âmes en transit ou procéder à un tri sélectif ? Certaines âmes arrivent sans avoir été préparées et des âmes chrétiennes n’ont même pas reçu leur savon d’eau bénite ! Bien des impuretés n’ont même pas été confessées in pectore, ce qui dénote un manque évident de regret. Que pourrait faire Dieu dans ce cas précis sans contrevenir aux règles séculaires fixées par ses représentants sur la terre ? (Cf. ‘Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel’- Mt 18,18)
Et la salle d’attente, qui pourtant voit son volume augmenter chaque année en fonction du développement de la population terrestre, ne peut plus être désencombrée puisque les messes payées pour les âmes du purgatoire ne peuvent plus être célébrées. Dans ce cas précis, il est clair que des clercs vont à leur tour souffrir de ce manque à gagner. Pour certains, il s’agit même du revenu de subsistance. Certains se verront contraints de quitter cette profession si utile à l’économie du Salut pour une activité plus terre à terre. Le nombre de prêtres en activités risque encore de diminuer. Et donc les relais pour se protéger du divin courroux.
En plus des messes qui ne peuvent être dites, les confessionnaux ne sont plus accessibles. Même si un tribunal du Vatican a, pour cette raison, accordé une indulgence plénière à tous les soignants du COID-19 et aux forces de l’ordre chargés de faire respecter le confinement, il reste un solde de péchés qui ne pourra être apuré immédiatement. S’il faut ajouter l’impossibilité de baptiser les nourrissons, tous les enfants nés du péché de la chair se voient privés de leur immunité. Faut-il rétablir les limbes pour qu’ils ne contaminent pas les élus possibles dans la longue file d’attente ? La miséricorde de Dieu aussi a des limites, celles imposées par ces circonstances imprévues. Mais après-tout, cette humanité n’a qu’à s’en prendre à elle-même puisqu’elle n’a pas accepté les limites du bon sens en voulant se prendre pour Dieu. Lui avait voué la terre au bonheur pour tous en fixant sa Loi mais certains en ont profité pour eux seul sans souci d’un partage équitable des ressources disponibles annuellement. L’écologie n’a pas fait école : elle coûterait trop cher.
Le grand conseil voit de haut ce qui s’organise en bas. Des messes pourront être dites sans public par tout prêtre pour infléchir les décisions divines vers un meilleur accueil, si pas obtenir une intervention directe de la Plus Haute Autorité dans le cours de l’histoire. Si le prêtre a quelques assistants, pour respecter la distance sociale, ils ne communieront pas, devant se contenter de la communion de désir, celle qui est suggérée pour un chrétien en danger de mort privé de l’assistance d’un prêtre. Un repas, même symbolique, où l’on ne peut pas manger, mérite-t-il encore le nom de repas? Si le rite en ces mots séculaires se suffit à lui-même pour acquérir les intérêts du dépôt sacré et passer outre la file d’attente en cas de décès, ne serait-ce pas un acte discriminant défavorable aux non-clercs ?
Devant cet imbroglio, prenant exemple sur le Comité Internationale Olympique, le grand conseil a remis sa décision à plus tard. En attendant, devant les portes du purgatoire, c’est l’enfer !
(Ce message d’humeur a été écrit au début de la crise, au moment d’ostentations outrancières. Pour un écoutant de la Bible, il y a préalable obligé « Que le droit et la justice coulent comme de l’eau et j’entendrai vos prières, dit l’Eternel ! »)