LABEL

Ligue pour l'Abolition des lois réprimant le Blasphème et le droit de s'Exprimer Librement
Menu
  • Accueil
  • Devenir membre
  • Activités
  • News
  • Communiqués de Presse
  • Bulletins
  • Revues
  • Rechercher
  • Liens

Bulletin Numéro 38 - L'affaire Redeker, encore un cas pendable

PostDateIconTuesday, 21 March 2006 00:00 | PDF Print E-mail
Article Index
Bulletin Numéro 38
Le respect des Glasgow Rangers
De la nécessité de la dérision
Le blasphème a une histoire
L'affaire Redeker, encore un cas pendable
Pas de délit de blasphème en Belgique ?
Droit au blasphème !
All Pages
Page 5 of 7

"L'AFFAIRE REDEKER", ENCORE UN CAS PENDABLE.


Plus ça va, plus elle semble montée de toutes pièces.
Tous les "intellectuels" sont d'accord, pour affirmer, la bouche en cul de poule, en parodiant plus ou moins Voltaire : "Ce qu'il dit est inadmissible, mais il faut défendre la liberté d'expression à tout prix".
"Tout individu doit avoir le droit de blasphémer. La liberté d'expression ne se négocie pas." nous dit Arié Bensemhoun, représentant toulousain du Comité représentatif des institutions juives de France (CRIJF).
Tout le monde s'y est mis : Mohamed Abdi, de "Ni putes ni soumises", le maire Jean-luc Moudenc, Pascal Bruckner, Philippe Val, Claude Lanzmann, Mohamed Sifaoui, SOS racisme, Marek Halter, Dominique Strauss-Kahn et même Bernard-Henri Lévy, qui comme d'habitude, n'en rate pas une.
La plupart de ces personnes jugent que "ce qu'il a écrit ne tient pas debout", "je le soutiens mais il n'aurait pas dû...", "même s'il a dit des âneries, il faut le soutenir...".


Jamais on n'a vu ça, autant de personnalités défendre le droit inaliénable à la liberté d'expression !
Mais par ailleurs que signifient ces prudentes réserves ?
Même Plantu, caricaturiste bien connu, s'y est mis : "Les caricatures politiques doivent être grinçantes, mais il faut s'efforcer de respecter les convictions religieuses et les sentiments de même nature." Et il insiste : "Cela ne signifie pas pour autant qu'il faut éviter de faire des dessins brocardant Israël ou reflétant la situation au Moyen-Orient, à condition que leur publication soit faite dans le respect sincère des cultures."
Voilà où on en est : il doit pouvoir le dire, mais il doit respecter les convictions religieuses (et les « cultures »).
Kofi Anan y va aussi de son couplet :  "Hormis la douleur physique, peu de choses peuvent nous atteindre qu'une caricature de nous-mêmes, d'un groupe auquel nous appartenons ou, pire encore, d'une personne que nous respectons profondément."


Dire ou écrire du "prophète" qu'il était "un chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame" est provocateur, sans doute, c'est aussi une "ânerie qui ne tient pas debout" peut-être et tout ce qu'on veut, mais hélas, ce n'est pas une caricature, ni une insulte, ni une provocation délibérément exagérée : c'est tout simplement l’exposé de l’histoire.
Est-ce l'accusation de "polygamie" qui choque, de "chef de guerre impitoyable", de "pillard" ou de "massacreur de juifs" ?
Pourtant, rien de plus normal à cette époque.
Où est le mensonge, où est l'insulte, pourquoi ces prudentes réserves de tous ces intellectuels ?
Si Redeker avait inventé des forfaits, accusé le sceau des prophètes de méfaits qu'il n'a pas commis on aurait peut-être le droit d'émettre des réserves, de parler "d'âneries qui ne tiennent pas debout". Mais encore une fois hélas, ce que Redeker raconte, est bien plus longuement et crûment expliqué par les historiens musulmans eux-mêmes.


Comme je l'ai dit, c'est bien la première fois, malgré les "réserves", que tant de personnalités se lèvent pour défendre la "liberté d'expression".
Si notre philosophe avait raconté la manière dont les judéens (d'où le mot "jude", "jood" etc.) ont conquis le riche pays d'Israël, affaibli par les invasions, expliqué le véritable génocide qu'ils y ont commis, la manière dont ils ont forcé les habitants survivants à devenir yahvistes (adeptes de Yahvé, d'où le mot "'juif") en passant au fil de l'épée tous les prêtres de tous les cultes, en profanant les "hauts lieux" saints et en trucidant tous ceux qui osaient encore pratiquer des cultes autres que celui dû à leur dieu unique et jaloux, enfin toute l'histoire de ce forfait qui est bien détaillé dans le "livre des rois", aurait-il été défendu comme il l'est maintenant ?
Et s'il avait encore ajouté que les Romains n'ont certainement pas exterminé tous les israélo-judéens, que n'ont fui le pays que ceux qui ne voulaient sous aucun prétexte abandonner leur religion intolérante et que les habitants actuels sont évidemment les descendants de ceux qui y sont restés. Et s'il avait alors de plus posé la question de quel droit les lointains descendants de ces émigrés ont voulu, deux mille ans après, se réinstaller dans ce pays qu'ils ont baptisé "Israël" – le pays polythéiste conquis, qui « se bat contre dieu »… - (et sans rire) en expropriant les descendants de ceux qui ne l'avaient pas quitté ?


Qui l'aurait soutenu ? Aurait-on invoqué la liberté d'expression à tout prix ? Aurait-il été applaudi comme il l'a été par tous ces intellectuels ?
J'ai comme un doute.
À mon avis, en évoquant ces événements historiques, tout comme ceux concernant Mahomet, on aurait crié à l'amalgame, à l'outrance et à l'antisémitisme, puisque tous les juifs se seraient sentis concernés, comme l'ont été ici tous les musulmans, et on aurait bien trouvé l'une ou l'autre loi pour le punir, malgré ce que Catherine Kintzler a écrit :


"Il faut souligner du reste que l'activité critique ne déclenche aucun tollé lorsqu'elle vise d'autres textes considérés comme sacrés, comme la Bible. Serais-je visée par un contrat sur ma vie si je dis que Josué est un chef de guerre féroce, que Jephté est un imbécile d'avoir promis un sacrifice à son dieu, et que le "sacrifice d'Abraham" est l'indice d'une foi aveugle qui peut devenir dangereuse ? A-t-on vu un seul gauchiste bien-pensant jouer les vertus outragées au sortir d'un film de Scorsese ? Bien au contraire, il manifestera contre l'intégrisme catholique qui veut l'interdire ! Il semble qu'il y ait là deux poids deux mesures : devant le fascisme brun on est très ferme, mais le fascisme vert a droit à toutes les indulgences ("l'islam est la religion des pauvres"). C'est l'essence même de l'islamogauchisme : antifasciste tant que le fascisme se présente sous la couleur brune, mais complice du fascisme vert."
(publié sur le forum php http://brightsfrance.free/phpBB2)


Sans doute, madame Kintzler a raison dans ce cas précis, mais tout dépend de ce que l'on dit.
Je lui conseillerais d'essayer de publier en détail ce qui est expliqué aux paragraphes précédents...
Dire que Jephté est un imbécile ne choque effectivement pas exagérément un juif pratiquant, mais dire par exemple qu'il faut être idiot pour croire est une autre affaire, et Arié Bensemhoun aura beau nous affirmer que "Si un quidam veut dire du mal de Moïse, je me dis que Moïse s'en moque puisqu'il n'est plus là pour l'entendre et que cela ne m'atteint pas parce que moi, je crois." (Le Monde, 16 / 11 / 2006), je ne suis pas sûr qu'il resterait de marbre...


Et donc si, professeur de philosophie, j'enseignais à mes élèves, démonstrations à l'appui, que "croire rend con", tous ces braves gens, catholiques, juifs, musulmans, sikhs, hindouistes et tutti quanti, se lèveraient-ils comme un seul homme pour défendre ma liberté absolue d'expression ?
Serais-je applaudi par tous ces croyants ?
Ou serais-je protégé par les CRS des menaces de mort surgies de toutes parts ?
On rêve, là.
Et si j'ajoutais que dire "être athée ne veut dire qu'une seule chose : que l'on ne croit pas en un Dieu" est aussi idiot que l'affirmation de Sarkozy : "Je me suis toujours dit qu'il y avait de l'arrogance dans la certitude de la non-existence divine." et donc qu'il faut être très con pour se définir athée en affirmant sa certitude dans la non-existence de dieu parce que ça permet à des tas d'idiots – et un en particulier - de nous traiter de cons, justement, ou l'inverse.
Et je citerais Frédéric Dard, qui n'était pas athée :
"Seul le boeuf et le con ont l'instinct de certitude."


Ceux qui disent d’un concept invérifiable par définition :
- ça existe
- ça n'existe pas
- ça existe peut-être
participent exactement à la même absurdité illogique : c'est le pari du croyant, de l'athée primaire ou de l'agnostique,  et les gens normaux ne parient que s'ils peuvent connaître un jour le résultat, ce qui n'est pas le cas des élucubrations des croyants et des certitudes de certains athées.


Serais-je applaudi par tous les athées ?
Je ne le pense pas.
J'espère seulement que vous aurez (eu) une bonne fête du "nouveau soleil" (Noël) et une plus agréable encore fête de la circoncision (notre "nouvel-an"), malgré toutes les absurdités que l'on est obligé de vivre.


Johannès Robyn

 

 


<< Prev - Next >>

 

Copyright © 2010
Tous droits réservés